Les mesures de plus en plus précises que permet la géodésie spatiale montrent que la croûte terrestre se déforme de manière significative sous l’effet des variations saisonnières du poids de l’atmosphère, des océans, des glaces et des eaux continentales. On sait depuis quelques années que la sismicité des frontières de plaques tectonique peut être modulée par ces processus d’origine externe.
Ici les auteurs attestent que la sismicité d’une région intraplaque du centre-est des Etats Unis (Nouveau Madrid, vallée supérieure du Mississippi) dépend directement de la masse d’eau contenue dans les aquifères régionaux. En saison humide cette masse augmente et exerce un poids qui tend à inhiber la sismicité. L’inverse a lieu en saison sèche. Cette modulation de la sismicité est observée à l’échelle annuelle, mais est aussi corrélée à des variations climatiques pluriannuelles de l’hydrologie régionale.
Les très faibles variations de contraintes induites par ces processus externes montrent que les failles continentales sont très proches de leur seuil de rupture. L’étude suggère que les failles intraplaques sont plus sensibles à ces incréments de contraintes d’origine externe que leurs alter ego interplaques.
Ce résultat a d’importantes conséquences pour comprendre le déclenchement de séismes en contexte intraplaque, dont l’origine reste le plus souvent mystérieuse. C’est notamment le cas d’une grande partie de la sismicité française métropolitaine. Cette étude pose aussi la question de la sismicité qui pourrait être déclenchée par la fonte récemment accélérée de certains glaciers, en particulier de la calotte qui recouvre actuellement le Groenland.