Des étudiants de l’ENS à la COP 25
Dans le cadre du séminaire Négociations climatiques, géopolitique du climat et COP
La COP 25 se déroulera du 2 au 13 décembre 2019 à Madrid. Dans le cadre de leurs études, sept normaliens se rendront sur place afin d’observer les séances de négociations intergouvernementales et participer à des side events.
COP-ENS : Une initiative à visée pédagogique
Le séminaire Négociations climatiques, géopolitique du climat et COP est né en 2018 de la collaboration entre un élève de l’ENS, de la direction des études de l'Ecole et du Centre de formation sur l'environnement et la société (CERES).
Un élève biologiste de l'ENS, Lucas Paoli, investi au sein du REFEDD, le réseau français des étudiants pour le développement et de l’association étudiante de l’ENS Ecocampus, a pu assister, alors en dehors de son cursus universitaire, à la COP 22 de Marrakech en 2016 en tant qu’observateur. Enthousiasmé par la démarche, Christian Lorenzi, directeur des études Sciences de l’ENS collabora avec lui pour soutenir et structurer l’envoi d’étudiants aux COP et mettre en place un séminaire au CERES.
Son but ? Offrir à la dizaine de normaliens délégués chaque année une formation sur les enjeux généraux qu'ils seront amenés à observer lors de leur séjour à la COP. Cette année, sept étudiants assisteront à la COP 25 à Madrid.
« Peu d'universités et grandes écoles françaises envoient des étudiants, alors que c'est plus fréquent dans d'autres pays. L’un des principaux freins est la procédure d'habilitation de l'établissement, qui est assez lourde. Mais le REFEDD souhaite créer une fiche pratique à destination d'autres établissements pour faciliter le processus en s'appuyant notamment sur l'exemple de l'ENS. » explique Adrien Baysse-Lainé, responsable du séminaire.
Au vu de l'importance du sujet et de l'intérêt des étudiants pour ces questions, le séminaire est ouvert au-delà de la délégation : il accueille cette année comme l'an passé une cinquantaine de normaliens et étudiants d'autres établissements.
Le séminaire prend la forme d'un cycle de conférences, d'abord généralistes (historique, enjeux économiques, pratique de la négociation) puis plus spécifiques (notamment sur le rôle des acteurs non gouvernementaux) au fil du semestre. Son apport est principalement empirique, puisqu'il permet aux étudiants de comprendre les fondements et l'actualité des négociations climat.
Une mission d’apprentissage mais aussi de transmission
Cette année, chaque étudiant de la délégation a choisi de suivre une thématique précise (comme la place de l'Antarctique dans les négociations ou bien le rôle des organisations représentatives des peuples autochtones).
Ils pourront observer les séances de négociations intergouvernementales mais aussi participer à des side events organisés par des institutions, des entreprises et des ONG ; la COP en compte près de 200 sur les deux semaines. Au retour, ils prévoient de produire un podcast sur leur expérience.
Interrogée sur ce qui la motive à suivre la COP, Célia Bègue étudiante en droit de l’environnement indique : « Partir à la COP représente pour moi la mise en application d’un intérêt grandissant pour les questions environnementales et climatiques : je suis persuadée que le droit peut être un outil efficace pour endiguer les changements climatiques. En outre, il est très important de pouvoir relayer les informations sur la COP, pendant et après notre voyage, auprès d’autres étudiants. »
Se rendre à la COP permet aux étudiants de comprendre plus précisément encore la gouvernance climatique internationale. Certains pourraient d’ailleurs être amenés à y participer comme chercheurs s'ils poursuivent dans cette voie. C’est ce qui motive Basil Poujol, élève au département de Géosciences : « je travaille sur des questions de recherche en sciences du climat et je souhaiterais mieux comprendre comment la politique, en parallèle de la science, s'organise pour répondre aux enjeux climatiques, comment ces deux sphères coopèrent. »
Il convient également de souligner les partenariats avec des classes de collèges et lycées qui permettent aux normaliens de "porter" des questions d'élèves à la COP et d’intégrer les réponses à leur podcast.
Article réalisé à partir de propos recueillis auprès d’Adrien Baysse-Lainé, responsable du séminaire Négociations climatiques, géopolitique du climat et COP.