Exposition « Une santé de fer ! »

Une collaboration entre des étudiants de l’Université PSL

L’exposition ouverte jusqu'au 28 août 2021 au Musée de Minéralogie Mines ParisTech propose au grand public l’exposition « Une santé de fer ! Minéraux et santé, de l’Antiquité à nos jours ». Un projet réalisé par des étudiants de l’Université PSL dont deux normaliens. En attendant de la découvrir*, Quentin et Hugo, étudiants en géosciences reviennent sur les coulisses du projet
une santé de fer
© Stephane Boda/Mines ParisTech PSL

De nouveaux regards sur les collections du musée

Une santé de fer ! Minéraux et santé, de l’Antiquité à nos jours propose aux visiteurs un nouveau regard sur une très belle collection de minéralogie, en présentant le rôle qu’ont toujours joué les minéraux dans notre santé à travers l’Histoire. Un projet né à l’initiative de deux étudiants de Mines ParisTech dans le cadre d'un cours intitulé "Acte d'Entreprendre". L’idée originale : réinvestir le musée avec des points de vues fondamentalement différents sur les minéraux. Alors, quoi de mieux qu’une collaboration inter-établissement de l’Université PSL pour y parvenir ?

C’est ainsi que des étudiants de l’École des Chartes, de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs et deux normaliens en géosciences ont répondu à l’appel des étudiants des Mines. « Cette exposition est justement la quintessence de cette rencontre. On trouve un peu de cette mixture pluridisciplinaire dans chaque salle. Et sur chaque affiche on lit aussi la patte de toutes les écoles. » indique Hugo Lestrelin, un des normaliens de cette aventure.

Un projet qui montre comment l’Université PSL qui fédère des écoles aux domaines de compétences très variés, est un cadre propice à la collaboration entre des élèves venus d’horizons divers sur des sujets transverses. Une richesse !

une santé de fer 2
© Stephane Boda/Mines ParisTech PSL

.

Mise à jour : publication du livre Une santé de fer !

Le 1er juin est sorti l'ouvrage Une santé de fer ! chez Les Presses des Mines. Ce livre complète l’exposition temporaire Une santé de fer ! Minéraux et santé : de l’Antiquité à nos jours visible jusqu’au 28 août 2021 au musée de minéralogie MINES ParisTech-PSL. Une santé de fer ! explore le lien passionnant entre les minéraux et la santé humaine, à la croisée de nombreuses disciplines telles que la géologie, la chimie, l’histoire, la physique des matériaux, l’archéologie, la pharmacologie, la biologie et même la physique nucléaire.

+ d'informations et extrait PDF de l'ouvrage

Le regard des géosciences sur les collections du musée

Quentin Bollaert et Hugo Lestrelin, deux normaliens au département de géosciences de l'ENS se sont impliqués dans ce projet d’exposition collective. Ils ont apporté leurs connaissances en géosciences mais pas que. Retour et détour sur leurs parcours et leurs contributions au projet.

Intéressé par de nombreuses questions, Hugo s’est d’abord lancé dans une double licence de Géosciences et Histoire entre Paris VI et Paris IV. Après deux années de cursus, Hugo entre à l’ENS au département de Géosciences par le concours normalien étudiant. Il est actuellement en Master 1 de Géosciences et apprécie particulièrement la diversité des cours qu’offre le département. Il parle avec autant d’enthousiasme de la météorologie, de l’imagerie sismique ou du cycle de l'azote. Pour l’exposition Une santé de fer !, il s’est plus particulièrement occupé du choix des minéraux à présenter dans chaque salle. Interrogé sur ce qu’il retient de l’expérience, il évoque volontiers l’échange et le partage de compétences. Il a beaucoup appris au contact des autres étudiants sur la muséographie, le design ou l’histoire de la médecine de l’Antiquité au XIXe siècle. De son côté, il a transmis aux autres des rudiments de minéralogie indispensables à la conduite du projet.

Quant à Quentin, c’est après une L2 en Géosciences à Sorbonne-Université, qu’il entre à l’ENS par le concours normalien étudiant. Son parcours de Licence 3 et Master 1 au sein du département de Géosciences est aussi marqué par la diversité des cours : géologie, géophysique, climatologie en passant par les interactions entre la société et l’environnement sans oublier la minéralogie et les enjeux autour des ressources minérales. L’un des défis auquel il s’est attelé pour l’exposition : « expliquer de manière compréhensible des processus scientifiques complexes tout en faisant passer un message en un nombre limité de mots ». Un travail aux confins des choix scientifiques et muséographiques. « Une étape indispensable, puisque nous devions adapter notre contenu aux minéraux présents dans chaque salle et non l’inverse car les minéraux dans les vitrines ne pouvaient pas être déplacés.»

 

De futurs chercheurs engagés dans la médiation scientifique

Pour Hugo, « beaucoup de connaissances sont déjà acquises et circulent parfois depuis longtemps au sein de la communauté scientifique, elles mettent trop de temps (des dizaines d’années parfois) à se diffuser auprès du grand public. L’éducation et la vulgarisation scientifique sont des vecteurs essentiels qui jouent ici un rôle crucial. » Déjà très engagé dans cette démarche (bénévolat pour la Fête de la Science, la Nuit Sciences et Lettres de l’ENS ou encore pour l’association Rêve), Hugo souhaite poursuivre dans cette voie.

Avec Quentin et les autres étudiants de PSL, ils étudient plusieurs actions de vulgarisation autour de l’exposition. Des idées émergent déjà. Un ouvrage dédié à l’exposition pour laisser une trace de ces travaux ou encore des expériences critiques autour de la lithothérapie afin de montrer que ses effets thérapeutiques ne surpassent pas les effets contextuels (effet placébo).

La réalisation d’une série de vidéos avec l’appui du conservateur du musée n’est pas non plus exclue. Le moment particulier que nous vivons les pousse aussi à interroger les pratiques existantes de médiation scientifique et en inventer de nouvelles. Affaire à suivre dans les prochains mois !

 

Et après l’ENS ?

Hugo est actuellement en stage de recherche dans un institut d’Océanographie du Massachusetts. Il espère poursuivre après son master avec une thèse dans les domaines de la pétrologie (science des roches) et de la mécanique des solides.

Quentin est lui en M2 de Géochimie à l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP). Il effectue un stage sur les gisements de niobium à l’Institut de Minéralogie de Sorbonne-Université. Il devrait aussi prolonger ses recherches en thèse.

 

*Le musée est fermé depuis le 16 mars et jusqu’à nouvel ordre suite au Covid-19. L’exposition est actuellement inaccessible mais sera prolongée jusqu’à la fin de l’été.