Beyoncé : nuances d’une icône culturelle
Séminaire d'élèves
“Who run the world ? Girls !” Quelques mots, une exclamation, une mélodie mais surtout un nom : celui de Beyoncé Knowles, icône du XXIe siècle et émanation d’un système aux prises avec ses propres limites. Mais que dit Beyoncé ?
Ce séminaire d'élèves a pour ambition de réfléchir aux notions de culture et de représentativité. Il part de la figure de Beyoncé, une icône pop mondiale, pour aborder quelques-unes des thématiques essentielles du monde contemporain que la recherche universitaire francophone commence à saisir, au-delà de l’aire anglo-saxonne.
Produit d’une culture occidentale centrée sur les États-Unis, la chanteuse a épousé au fil de ses succès les mutations d’une culture de masse globalisée. Adulée autant que critiquée, soupçonnée d’opportunisme par certain-e-s ou remerciée par d’autres pour sa contribution à la meilleure représentativité d’identités et discours jusque-là trop peu exposés, Beyoncé a ainsi abordé tous les questionnements contemporains d’une culture capitaliste hégémonique – des mouvements sociaux et politiques (luttes anti-racistes des Black Panthers et postures féministes) à la mise en lumière de voix et cultures diverses (cultures africaines, littératures afro-descendantes, etc.).
Phénomène et symbole d’un monde complexe, ses orientations ne sont pas exemptes de critiques. Maintes voix ont ainsi pu s’élever contre les démarches de la chanteuse, accusée de récupération, de spoliation ou d’opportunisme cynique – autant de “procès” qui mettent en question la notion même de culture et d’art et qui questionnent la sincérité ou l’envergure de son engagement. Parce que la voix de Beyoncé porte, elle lui échappe aussi : étudier ses productions, ses discours ainsi que leurs répercussions s’impose comme une porte d'entrée vers la compréhension de notre temps. Une porte qui sépare autant qu’elle réunit, qui rend possible une communication entre des espaces distincts. Que dit l’icône, que représente-t-elle et que catalyse-t-elle ?
Enjeux épistémologiques
Ce séminaire a pour ambition de réfléchir aux notions de culture et de représentativité. Il part de la figure d’une icône pop mondiale pour aborder quelques-unes des thématiques essentielles du monde contemporain que la recherche universitaire francophone commence à saisir, au-delà de l’aire anglo-saxonne. Inspiré d’un postulat central des cultural studies, qui entend remettre en cause la scission entre une culture dite légitime et savante et une culture populaire ”stigmatisée”, il se propose d’appréhender dans un ancrage pluridisciplinaire les problématiques que soulève l’orientation artistique de la chanteuse, aussi bien dans l’histoire de l’art, les littératures contemporaines, l’histoire de la pensée et la philosophie. Chaque séance se pense ainsi comme une rencontre introductive avec les thèmes abordés indirectement par le phénomène-Beyoncé à travers les interventions d’universitaires, activistes, journalistes et acteur-ices du monde culturel.
Conscient de son caractère hardi et novateur, le séminaire se propose comme une ouverture humble et non-exhaustive à des questions centrales du monde actuel, aussi riches que complexes, notamment dans leur réception ou leur ancrage politiques (afro-féminisme, intersectionnalité, gender studies, cultural studies, postcolonial studies, etc.). Par souci de probité et par exigence de neutralité universitaire, les rencontres et conversations se veulent inclusives et rigoureuses dans la représentation des discours et points de vue.
Programme des séances
24 novembre 2022 - 19h30 - Salle Dussane
Beyoncé : reprises et réappropriations
Avec Richard Mèmeteau, philosophe et théoricien de la pop culture
1er décembre 2022 - 19h30 - Salle Celan
Une rhétorique de l'image à la croisée des influences : Beyoncé et le jeu des références
Avec Kelvan Djavadzadeh, maître de conférences Paris 8
15 décembre 2022 -20h - Salle Dussane
Féminismes et féminisme pop : différence de degré ou de nature ?
Morgane Giuliani, journaliste, ex-cheffe de rubrique société/culture pour Marie-Claire.
19 janvier 2022 - 19h30 - Salle Dussane
"Il n'y a pas que Beyoncé" : contestations afroféministes
Avec Axelle Jah Njiké, journaliste, productrice, essayiste et Jennifer Padjemi, journaliste et autrice, spécialiste de pop culture.
26 janvier 2023 - 19h30 - Indication de la salle à venir
Vers une pop cultivée : Beyoncé et l'impact des syncrétismes musicaux
Avec Emmanuel Parent, maître de conférences (Université Rennes-2)
9 février 2023 - 19h30 - Salle Dussane
Représentation, inclusion, trahison ? Opportunisme et diversité
Mots-clés
Histoire de l’art ; pop culture ; cultural studies ; médias et communication ; musique ; mode ; textualité ; Afrique ; sociologie ; intersectionnalité ; influence ; appropriation culturelle ; représentations ; gender studies, black studies ; women studies ; féminisme (histoire du féminisme, afroféminisme, black feminism, féminisme pop) ; industries culturelles ; culture digitale ; ethnomusicologie
Mis à jour le 6/4/2023