Félicitations à Sonia Garel et Lydéric Bocquet, nouveaux membres de l'Académie des Sciences
Au terme des élections ouvertes en 2022, l’Académie des sciences vient d’élire 18 nouveaux membres. Deux chercheurs de l'ENS-PSL, la neurobiologiste Sonia Garel et le physicien Lydéric Bocquet, en font partie.
Sonia Garel, professeure au Collège de France, directrice de recherche Inserm à l'IBENS, l'Institut de Biologie de l'ENS, est élue dans la section de biologie humaine et sciences médicales.
La neurobiologiste dirige l’équipe Développement et plasticité du cerveau à l’institut de biologie de l’École normale supérieure – PSL (IBENS). Ses recherches portent sur les mécanismes qui contrôlent l'assemblage des circuits neuronaux du cerveau antérieur pendant l'embryogenèse et le développement postnatal. Elle porte un intérêt particulier aux interactions avec le système immunitaire et l'environnement.
Diplômée d’AgroParisTech, Docteur en biologie du développement, Sonia Garel a un parcours remarquable. Après un séjour postdoctoral à l'université de Californie à San Francisco, elle rejoint l’Inserm en 2003 et dirige depuis 2008 l'équipe Développement et plasticité du cerveau au sein de l’Institut de biologie de l’ENS (IBENS).
Ses travaux ont été récompensés par plusieurs prix et reconnaissances dont le European Young Investigator Award (EURYI), le programme de consolidation de l'ERC, le prix Antoine Lacassagne, le prix de la Fondation Brixham pour les neurosciences, le grand prix de la Fondation NRJ-Institut de France. Elle est par ailleurs membre de l’EMBO.
Ses recherches
Le fonctionnement du cortex cérébral repose sur une architecture complexe, qui commence à se mettre en place in utero, via des mouvements cellulaires qui contrôlent la migration et le câblage de milliards de neurones. En utilisant un modèle animal - la souris - Sonia Garel étudie les mécanismes qui régulent l'assemblage des neurones pendant l'embryogénèse et après la naissance. Elle s'intéresse en particulier au rôle joué par les cellules du système immunitaires du cerveau, appelées microglies. Ses recherches ont notamment permis de comprendre que ces macrophages présents dans le cerveau contribuent au bon câblage des circuits corticaux. Elles ont aussi montré que les microglies sont impliquées dans les effets délétères de l'inflammation prénatale sur la fonction cérébrale, connue comme facteur de risque pour les maladies neuro-développementales (par exemple l'autisme ou la schizophrénie).
Ces travaux soulignent également que les microglies répondent à des modifications environnementales, telles que des modifications du microbiote intestinal, et ce dès le stade prénatal.
Lydéric Bocquet, directeur de recherche CNRS - Centre national de la recherche scientifique et professeur au LPENS, le laboratoire de physique de l'ENS, est élu académicien dans la section de physique.
Lydéric Bocquet, directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique de l’École normale supérieure (ENS-PSL/CNRS/Sorbonne Université/Université Paris Cité), est titulaire de la Chaire d’Innovation technologique Bettancourt au Collège de France. Le chercheur est aussi le premier lauréat du Grand prix Arkema de l’Académie des Sciences.
Originaire du nord de la France, Lydéric Bocquet intègre l’ENS en 1989, puis soutient sa thèse en 1994 à l’ENS de Lyon en physique statistique. Il rejoint ensuite le CNRS comme chargé de recherche en 1995 en physique théorique. Initialement formé comme théoricien de la physique statistique, Lydéric Bocquet a bifurqué en 2002, lors de son recrutement comme professeur à l’Université Lyon 1, pour monter un groupe expérimental autour des fluides aux interfaces. Depuis une quinzaine d’années, il s’est tout particulièrement intéressé aux propriétés des écoulements aux nanoéchelles, un vrai défi expérimental. C’est tout l’objet de sa recherche désormais au laboratoire de physique de l’ENS, en tant que directeur de recherche CNRS depuis 2014.
Ses recherches
Physicien, Lydéric Bocquet mène ses travaux à la frontière entre hydrodynamique, matière molle et nanosciences, en associant expérimentation, modélisation analytique et simulations numériques.Il explore la mécanique intime des fluides et de leurs interfaces, du niveau macroscopique jusqu’aux échelles moléculaires. Il s’intéresse en particulier à la nanofluidique, un domaine où le continuum de la mécanique des fluides rencontre la nature atomique et quantique de la matière. Il a ainsi réussi à quantifier les transports fluidiques et ioniques dans des nanotubes de carbone et de nitrure de bore, mettant en évidence un courant osmotique géant. Un effet prometteur pour générer de l’énergie à partir de coexistence d’eau douce et d’eau salée. Ses recherches fondamentales ont conduit à la création de quatre start-up, dont Sweetch Energy dans le domaine de l’énergie osmotique et Hummink sur la fabrication additive à l’échelle nanométrique.