Claire Voisin, Médaille d’or du CNRS 2016
Médaille d’or du CNRS 2016
Pour la quatrième fois* seulement depuis sa création il y a 62 ans, la médaille d’or du CNRS a été décernée à une femme. Ancienne normalienne, la mathématicienne Claire Voisin , spécialiste de géométrie algébrique, est la lauréate 2016 de la médaille d’or du CNRS.
En mathématiques, l’aspect esthétique est très important.Dans les bons articles, on retrouve toujours une fraîcheur du point de vue, des idées surprenantes, séduisantes et qui ouvrent des champs nouveaux. Il n’y a rien de pire que des travaux laborieux qui déploient d’énormes moyens intellectuels pour des résultats peu originaux. (Interview de Claire Voisin donnée au CNRS lors de sa Médaille d’argent 2006)
Née le 4 mars 1962 à Saint-Leu-la-Forêt, Claire Voisin intègre l’École normale supérieure de Sèvres section sciences, en 1981, à l’âge de 19 ans. À cette époque, elle s’intéresse surtout à la philosophie des sciences, « J’avais un a priori contre les maths à cause de l’enseignement en prépa. C’était un cursus très scolaire où l’on n’apprenait que des mathématiques mortes. » Ses professeurs la détournent de l’épistémologie et finalement, lors de son DEA, elle prend goût aux mathématiques les plus abstraites.
Agrégée de mathématiques en 1983, Claire Voisin, qui a été chercheuse au CNRS pendant une trentaine d’années, a déjà reçu de nombreux prix, parmi lesquels la médaille de bronze du CNRS en 1988 puis la médaille d’argent en 2006.
Elle a également reçu le prix du Clay Mathematics Institute en 2008. Première mathématicienne à rentrer au Collège de France, elle est titulaire de la chaire de mathématique "Géométrie algébrique" au Collège de France depuis juin 2016.
La médaille d’or du CNRS, "couronne les contributions majeures en géométrie algébrique complexe" de la chercheuse, âgée de 54 ans, explique le Centre national de la recherche scientifique . "Réputée pour sa connaissance profonde de ce domaine et pour l’originalité et la diversité de ses travaux et véritable ambassadrice française des mathématiques, son rayonnement à l’international est exceptionnel. » souligne le CNRS. |
* Après l’égyptologue Christiane Desroches-Noblecourt en 1975, la biologiste Nicole Le Douarin en 1986 et la biologiste du développement Margaret Buckingham en 2013.