Actualité critique : un séminaire ENS-PSL commun à toutes les disciplines

« Un séminaire qui permet des échanges interdisciplinaires »

Deux étudiants racontent leur expérience sur l’édition 2022-2023 du séminaire. Apoline Zahorka, qui a organisé la séance Femme, Vie, Liberté : la synthèse des mouvements de révolte en Iran ? avec Jean-Philippe Maïga, conseille de « travailler en binôme avec une étudiante ou un étudiant d’un autre département, et de ne pas hésiter à sortir de ses spécialités », tout en sachant également « s’appuyer sur des personnes qui connaissent un peu le sujet au moment de choisir les invités et l’orientation à donner à la séance ». Elle souligne aussi le côté convivial de ce séminaire, qui représente également « une occasion supplémentaire de rencontrer des étudiants et étudiantes aux parcours très différents des [leurs] […]. Ces échanges interdisciplinaires toujours enrichissants constituent une partie extrêmement importante de ce que [leur] offre l’ENS ».

Pour elle, la plus grosse difficulté « a été de se lancer sur un sujet sur lequel [elle] ne [s]’y connaissai[t] initialement que très peu. Mais c'est aussi ce qui a fait que l'expérience était intéressante : on part d'une actualité sur laquelle on a vu passer quelques reportages, on découvre le sujet plus en profondeur, le contexte historique ou scientifique qui va avec, et un aperçu des personnes qui travaillent dessus, et on finit par animer un débat entre des spécialistes du sujet : on peut difficilement faire plus complet ! »

Jean-Philippe Maïga, lui, a apprécié pouvoir être impliqué dans toutes les étapes du processus d’organisation du séminaire : il a trouvé « enrichissant de préparer un plan de séance, de sélectionner et de « démarcher » ou convaincre des invités, ainsi que de déterminer un angle d’attaque pour la table ronde, on a l’impression d’être dans la peau d’un journaliste ». Outre les compétences intellectuelles, il souligne également que « le déroulement de la séance publique mobilise des compétences humaines de médiation, d’écoute, ainsi que de distribution de la parole afin de veiller à une communication équilibrée ; traits sans nul doute fort utiles dans de nombreux aspects de la vie professionnelle future des étudiants ».

Si Apoline ne devait retenir qu’une chose de ce séminaire, ce serait « l’animation de la séance publique […]. C’est un moment qui est, je dirais, plein d’inattendus : quel que soit le détail de la préparation réalisée en amont, il peut toujours y avoir des surprises ! ».

Le séminaire d’actualité critique, une expérience unique en son genre  

Ce séminaire est commun à toutes les disciplines de l’ENS, qui sont mobilisées autour de questions partagées, définies et discutées collectivement. C’est un moment de rencontre sur l’actualité ouvert à tous, consacré à ce qui se produit en France, en Europe et dans le monde, et qui d’une manière ou d’une autre s’impose à tous les esprits comme d’une importance critique.

Le séminaire d’Actualité critique est une expérience unique en son genre. Il a été créé à la demande des étudiants de l’École pour discuter entre eux tout en faisant appel à des spécialistes des grandes questions du moment. Les séances consacrées à la COVID, à la guerre ont par exemple rencontré un grand succès. Son organisation laissée à la discrétion des étudiants à travers des échanges avec les trois responsables coordinateurs et encadrés par une étudiante donne lieu lors de la première séance d'échange à la définition des thèmes qui seront évoqués au cours du semestre. Chaque séance est prise en charge par un binôme d'étudiants. Ceux-ci sont libres d'orienter la discussion comme ils le souhaitent et de proposer des invités. Lors du débat, ce sont eux qui sont chargés de la présentation et de l'animation.

L'intérêt du séminaire est double : être en prise sur l'actualité immédiate et en faire émerger les grands enjeux; permettre aux étudiants d'être les organisateurs d'un débat dont ils auront défini les grandes lignes, identifier les interlocuteurs les plus pertinents et les familiariser avec la prise de parole en public. Le séminaire permet de se constituer un réseau d'interlocuteurs en dehors du périmètre de l'École. Les débats ont lieu en salle historique de la bibliothèque Lettres et Sciences Humaines et Sociales de l'École et donnent lieu à une exposition sur l'un des thèmes.