Bienvenue à Stefanos Geroulanos
Professeur invité au département d’histoire de l’ENS-PSL
En mars 2024, le département d’histoire de l’ENS reçoit Stefanos Geroulanos (New York University). Professeur d’histoire intellectuelle européenne à l’Université de New York et directeur exécutif de l’Institut Remarque, ses recherches portent sur les concepts qui éclairent les liens entre les compréhensions modernes de l’humain, du temps et du corps.
Le département d’histoire de l’ENS accueille Stefanos Geroulanos, professeur d’histoire intellectuelle à l’Université de New York et directeur exécutif de l’Institut Remarque de New York University. Ses recherches portent sur des concepts qui éclairent les liens entre les compréhensions modernes de l’humain, du temps et du corps.
Il est co-rédacteur en chef du Journal of the History of Ideas. Il a été directeur du Center for International Research in the Humanities and Social Sciences (Centre National de Recherche Scientifique/NYU) et, avec Gisèle Sapiro, co-chercheur principal de la subvention PUF de la Fondation FACE, Crossroads in Intellectual History (2016-2021).
L’accord ENS-Remarque
Depuis 2007, l’Institut Remarque de New York University a installé à l’ENS une antenne européenne à l’initiative du département d’histoire de l’ENS, avec lequel elle est principalement associée. Né en 1995 à NYU, cet important centre d’études sur l’Europe tire son nom de l’écrivain Erich Maria Remarque en raison du legs important effectué par sa veuve Paulette Goddard. Ses objectifs sont la promotion des travaux et des débats sur l’Europe et sur les relations entre ce continent et l’Amérique du Nord.
Trois questions à Stefanos Geroulanos
Que représente pour vous cette opportunité de venir enseigner à l'ENS ?
Stefanos Geroulanos : J'ai visité l'ENS pour la première fois en 2004-2005, comme pensionnaire étranger. C'était la période où j'écrivais ma thèse doctorale, qui a été publiée sous le titre An Atheism that is not Humanist Emerges in French Thought en 2010. Il y a donc un aspect très personnel pour moi. Une grande partie de mon travail concerne l'histoire conceptuelle de la France et de l'Europe moderne, et c'est une opportunité de discuter avec des spécialistes qui viennent d'une tradition très différente de la mienne, surtout à propos de la première présentation (sur le Code civil). C'est une opportunité dont je me réjouis vraiment et pour laquelle je suis très reconnaissant.
Que représente pour vous cet accord entre l'ENS et l'Institut Remarque ?
Stefanos Geroulanos : L'accord avec l'ENS est un des piliers de notre programme. Depuis une quinzaine d'années, l'Institut accueille à NYU (et à New York) des professeurs et professeures, et parfois des doctorants et doctorantes de l'ENS en histoire et histoire de l'art, pour des séjours d'un mois chacun. L'ENS accueille aussi des professeurs invités (comme c’est mon cas aujourd’hui) pour un mois, et des étudiants et étudiantes qui viennent passer un semestre à l'ENS. L'Institut a plus que doublé de taille au cours des deux dernières années et accueille désormais plus de 10 boursiers par semestre. Nous devons renouveler et renforcer notre relation, d'autant plus maintenant que l’Institut Remarque travaille avec l'EUI à Florence sur une collaboration similaire.
Sur quels sujets porteront vos cours ?
Stefanos Geroulanos : Je vais présenter trois projets différents. Premièrement, sur l'institution et particulièrement sur l'imaginaire du Code civil durant son élaboration par le Conseil d'État et aussi sa "vie" pendant les premières années après sa publication. Le deuxième projet porte sur un livre que je viens de publier aux États-Unis, The Invention of Prehistory: Empire, Violence, and Our Obsession with Human Origins, sur l'histoire contemporaine et politique de la préhistoire humaine, c'est à dire sur les discussions et débats liés aux origines humaines, et donc aussi les concepts, métaphores, et images utilisés pour parler de ces origines. Le troisième cours concerne l'histoire de la médecine pendant la période 1905-1935, soit surtout le développement d'une idée physiologique et neurologique du corps humain comme délicatement intégré et très fragile : une idée qui a profondément influencé la physiologie et la médecine du vingtième siècle, mais aussi l'idée du corps et du soi parmi des philosophes, des anthropologues et des politiques.
Programme des conférences
« Le code civil, deuxième corps de l'Empereur: L'institution et l'empire du nouveau régime juridique (1802-1816) »
15 mars, 11h - 13h, Campus Jourdan, salle R5/35
Séminaire d'histoire du droit (Jean-Louis Halpérin et Patrick Arabeyre)
« Les concepts de la préhistoire entre décolonisation et politique internationale, 1948-1962 »
19 mars, 17h-19h, salle Langevin (29 rue d’Ulm)
Séminaire Actualités de l'histoire transnationale et globale
« Les traumatismes du corps et l'invention de l'homéostasie, 1910-1929 »
21 mars, 16h-18h, salle des Résistants
Les Jeudis de l'histoire et de la philosophie des sciences (Maria Pia Donato et Stéphanie Ruphy)