Biodiversité à l’ENS, entendre et voir les oiseaux

L'ENS devient officiellement un refuge LPO (dimENSion durable). Depuis 1921, le programme Refuges LPO propose d’agir concrètement en faveur de la biodiversité. Un Refuge LPO est un terrain sur lequel le propriétaire s’engage à préserver et protéger la nature au sens large : la faune, la flore sauvage, le sol, l’environnement.

D’ici le printemps 3 nichoirs seront installés à l'ENS (cour Pasteur, jardin Lhomond, jardin Jourdan) et un inventaire ornithologique sera entrepris. Oui, la biodiversité est présente même en ville et doit être préservée. Nos espaces font d'ailleurs déjà l’objet de pratiques favorisant un « jardinage écologique ».

La mission « Transition écologique et sociale » portée par dimENSion durable s’attache à définir et diminuer l’impact carbone de l’École, sensibiliser aux enjeux environnementaux mais également à protéger et promouvoir la biodiversité dans ses espaces.

En lien avec l'exposition, des travaux de recherches à l'ENS-PSL

Entendre la biodiversité
Par Richard McWalter et Christian Lorenzi  - Département d’études cognitives, ENS-PSL - Projet ANR Hearing Biodiversity ENS-MNHN-iGlobes

« Il n'est pas rare d'entendre le chant d'un pinson des arbres ou d'une fauvette des saules en Ile de France et dans les environs. Même si nous ne connaissons pas l'espèce exacte, nous pouvons entendre des différences dans leurs chants et nous faire une idée du nombre d'oiseaux qui chantent. Mais quelle est notre véritable capacité à estimer le nombre d'oiseaux qui chantent ? En d’autres termes, percevons-nous la biodiversité avec nos oreilles et notre cerveau auditif ?

Pour répondre à cette question, nous avons mené une expérience comportementale très simple au cours de laquelle nous avons diffusé de courts mélanges sonores de chants d’oiseaux à des auditeurs humains et leur avons demandé de juger le nombre d'oiseaux qu'ils entendaient. Les mélanges sonores étaient construits à partir d’enregistrements réalisés dans le parc naturel regional de la vallée de Chevreuse.

Pour les enregistrements sonores contenant une seule espèce (“abondance” - Figure a,rouge), les jugements étaient précis jusqu'à environ 2 ou 3 oiseaux. Pour les enregistrements sonores contenant des espèces différentes (“diversité (richesse en espèce)”- Figure a,vert), les jugements étaient précis jusqu'à environ 4 oiseaux. Il est intéressant de noter que la différence de précision entre les jugements d'abondance et de richesse en espèce semble liée aux différences de statistiques acoustiques des chants d'oiseaux, tells qu’estimées par un modèle informatique de système auditif human (figure b).

La prochaine fois que vous serez dans la nature, comptez le nombre d'oiseaux que vous pouvez entendre. Pensez-vous être précis ? »