« ll est important de communiquer ce que nous savons de notre planète, comment nous le savons, et ce que nous ne savons pas – encore »

Nuit de l’énergie : rencontre avec Jean-Arthur Olive, Géodynamicien à l'ENS-PSL

Créé le
29 août 2024
À l’occasion de la Nuit de l’énergie de l’ENS-PSL, qui se tiendra le 20 septembre 2024, nous sommes partis à la rencontre de chercheurs et chercheuses participant à cet événement phare de la rentrée de l’École.
Géodynamicien au département de Géosciences de l'ENS-PSL, Jean-Arthur Olive utilise les outils de la mécanique des fluides et des solides pour comprendre comment la Terre se déforme sous l’action de forces géologiques. Lors de sa conférence « l’énergie qui fait bouger la Terre », le scientifique donne les clés pour comprendre les grands phénomènes géologiques sous l’angle – méconnu – des transferts d’énergie.
Jean-Arthur Olive
Jean-Arthur Olive

Vous participez à la Nuit de l’énergie de l’ENS, pouvez-vous nous offrir un avant-goût de la conférence « l’énergie qui fait bouger la Terre » que vous y donnerez ?

Jean-Arthur Olive : L’idée est de repenser les grands phénomènes géologiques sous l’angle des transferts d’énergie. Un séisme, par exemple, est un relâchement brutal d’énergie élastique stockée dans la croûte terrestre. La formation d’une chaîne de montagnes convertit de l’énergie mécanique, c’est-à-dire le mouvement des plaques tectoniques en énergie potentielle, le relief. Pour comprendre d’où vient cette énergie, nous plongerons dans les tréfonds du manteau terrestre, et verrons comment la production de chaleur radioactive y anime les roches profondes, et avec elles la surface de notre planète.

Comment le sujet de votre conférence s’inscrit-il dans les grands enjeux contemporains ?

Jean-Arthur Olive : La physique des processus que nous décrirons s’applique directement à différentes sources d’énergie renouvelables comme la géothermie ou l’hydro-électricité. Plus généralement, nous verrons que certains flux d’énergie « géologiques », que l’on imagine immenses, sont finalement du même ordre de grandeur que la production énergétique de l’humanité… de quoi méditer sur l’ampleur de nos activités !

En tant que scientifique, pourquoi est-ce important de participer à cette Nuit et également que le grand public vienne y assister ?

Jean-Arthur Olive : La dynamique de la Terre est souvent mal connue du grand public, qui peut avoir du mal à appréhender des échelles de temps très longues et des profondeurs inaccessibles. Pourtant, les phénomènes géologiques fascinent, effraient, questionnent. Il me semble important de communiquer ce que nous savons de notre planète, comment nous le savons, et ce que nous ne savons pas – encore. J’aimerais également contribuer à dépoussiérer une certaine image de la géologie, en la présentant telle qu’elle qu’elle se pratique aujourd’hui à l’ENS-PSL : une science quantitative, qui mobilise de nombreux concepts de la physique à la biologie pour comprendre le système Terre.

 

À propos de Jean-Arthur Olive

 

Géodynamicien, Jean-Arthur Olive utilise les outils de la mécanique des fluides et des solides pour comprendre comment la Terre se déforme sous l’action de forces géologiques. Le scientifique s’intéresse particulièrement aux mécanismes qui déchirent les continents et forment de nouveaux océans en quelques dizaines de millions d’années. « Étudier ces processus nous permet de mieux comprendre le déclenchement des éruptions volcaniques et des séismes, ainsi que les échanges chimiques entre eau et roches, qui fournissent de l’énergie aux écosystèmes de l’océan profond. », explique-t-il. Jean-Arthur Olive a effectué une partie de son parcours outre-Atlantique, avec une thèse au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et à l’Institut Océanographique de Woods Hole, puis un post-doctorat à l’université Columbia. Il rejoint le Laboratoire de Géologie de l’ENS-PSL en 2018, en tant que chercheur CNRS.