Récits et imaginaires de l'arche / 2024-2025

Séminaire conjoint Département Littératures et Langage – PhilOfr/République des savoirs – ECOLab ENS

Le séminaire « Récits et imaginaires de l’arche »  se focalise sur le motif de l’arche, dans son lien au mythe, à l’écologie et à l’environnement, mais aussi à la transmission, dans une perspective pluridisciplinaire.
Roti – Street Art Belleville, Paris – 2012 © photo Marion Dupuis
Roti – Street Art Belleville, Paris – 2012 © photo Marion Dupuis

« Conservation des espèces », « réserves naturelles », « gestion des ressources », « biobanques »… Une approche zoopoétique de la littérature permet de s’éclipser de ce lexique ressourciste d’une certaine écologie contemporaine pour embarquer sur une « arche » d’histoires et de poèmes liant animaux et humains, au croisement du rêve et du cauchemar. À l’heure où le saccage des espèces et des écosystèmes mais aussi les désastres humains entravent la dynamique créative même de la vie, on examinera ce que peut bien abriter le terme « arche » à partir d’œuvres des XXe-XXIe siècles. Examinant ses valeurs chez Günther Anders, Jacques Derrida ou Malcom Ferdinand, on verra que l’arche-refuge peut être d’une part une arche-abandon, d’autre part une forme vitale pour notre temps. L’arche persiste en effet aujourd’hui à s’ouvrir au cœur des œuvres, pour des humains se sachant traversés par l’animalité, pour célébrer la vie ou déplorer l’atteinte qui lui est faite.

« La Terre est la racine de notre histoire. De même que l’arche de Noé portait tout ce qui pouvait rester de vivant et de possible, de même la Terre peut être considérée comme porteuse de tout le possible. »  (Maurice Merleau-Ponty)

C’est ce lien au possible et à un langage qui conjoint poétique et politique qu’on interrogera, à partir de l’étude de productions artistiques narrativisées, de poèmes, de récits et de genres diversifiés, allant des “histoires d’animaux” de Franz Kafka à la science-fiction ou aux fictions climatiques (“cli-fi”), en passant par des textes de Patrick Chamoiseau, Gérard Haller, Mélanie Pavy, Tristan Garcia ou Svetlana Alexievitch – sans exhaustivité.

Ce séminaire est ouvert aux étudiants et étudiantes de toutes disciplines, notamment dans le cadre du CERES.

Programme

18 septembre, salle de Conférences, RDC gauche, 46 rue d’Ulm : Anne Simon : Rappels – Des arches antiques aux arches contemporaines

25 septembre, salles Beckett, RDC, couloir AB, 45 rue d’Ulm : Anne Simon : suite rappels + “L’avenir pleuré d’avance” (Anders)

2 octobre, salle de Conférences : Anne Simon : “jamais Noé ne put si bien voir le monde que de l’arche” (Proust)

9 octobre, salle de Conférences : Anne Simon : “et on se glisse à nouveau dans l’arche sombre” (Kafka)

16 octobre, salle de Conférences : Mélanie Pavy (artiste et autrice) : arche/Japon. En dialogue avec Anne Simon.

(23 octobre) : ce cours sera remplacé par un « hors les murs », à une date fixée ultérieurement (si possible l’exposition “Surréalisme“, Centre Pompidou, avec une focale animale présentée par Emilie Frémond, qui a participé à son catalogue)

6 novembre, salle de Conférences : Colin Pahlish (Doctorant UNIL, Suisse) : science-fiction et vaisseau spatial. En dialogue avec Orietta Ombrosi et Anne Simon.

13 novembre, salle de Conférences : Orietta Ombrosi, philosophe (La Sapienza, Rome) : L’arche-bestiaire bio-biblio-philosophique de J. Derrida. En dialogue avec Anne Simon.

20 novembre , salle de Conférences: Anne Simon

4 décembre, salle de Conférences : Tristan Garcia (écrivain et philosophe). En dialogue avec Anne Simon.

11 décembre, salle Camille Marbo, 29 rue d’Ulm, 2e étage : Émilie Frémond (MCF, Université Sorbonne nouvelle, en délégation à la République des savoirs – PhilOfr) : bestiaires et classements. En dialogue avec Anne Simon.

18 décembre, salle Camille Marbo : Anne Simon : validations, bilan et ouvertures

 

Mis à jour le 8/11/2024