Découvrez les Savoirs de l’École - 12 podcasts de La Nuit de l'énergie
Des podcasts, vidéos et lectures pour explorer le monde
Ce mois-ci dans la collection « Les Savoirs de l’École », douze podcasts enregistrés lors de la Nuit de l'énergie 2024 à l'ENS. Sélectionnés parmi le fonds documentaire unique des SAVOIRS-ENS , ils sont disponibles à la réécoute.
À la Une ce mois-ci : Retour sur la Nuit de l'énergie
Que signifie l’équation E = mc2 ? Comment le cerveau et le corps se partagent-ils l'énergie ?
En quoi le concept d’énergie possède un rapport ambivalent avec l’idée de puissance ?
La vie a-t-elle ou est-elle une énergie spécifique ? Quelle est la place du moteur animal dans la fabrique du monde moderne ?
À quel moment peut-on parler d'« énergie » au cinéma ? Pourquoi le rock est de l’énergie faite son ?
Ce sont autant de questions abordées le 20 octobre 2024 lors de la Nuit de l’énergie qui s’est tenue à l’École normale supérieure. Car comment ne pas mobiliser tous les savoirs pour comprendre et pour affronter cette question ?
Retour sur une sélection de 12 conférences enregistrées lors de la 6e édition de la Nuit de l'ENS (en partenariat avec Le Monde et France Culture), pour tenter de comprendre toutes les dimensions de l’énergie, qui n'est pas seulement une inquiétude mais aussi une dimension de la vie, de l'action et de la création.
Les podcasts Savoirs.ENS
☊ Écoutez la conférence : Conférence inaugurale de La nuit de l'ENS 2024 - L'énergie
Frédéric Worms, directeur de l'ENS, ouvre la 6e édition de la Nuit de l'ENS. Son intervention est suivie d'une table ronde avec Lydéric Bocquet, Valérie Masson-Delmotte et Laurence Tubiana, qui répondent à des questions d'étudiantes et d'étudiants.
☊ Écoutez la conférence : « E = mc² : qu'est-ce à dire ? »
Systématiquement associée à la bombe atomique, l’équation E = mc2 symbolise le pacte faustien que la physique la plus théorique aurait conclu avec le mal le plus concret. Mais que signifie-t-elle au juste ?
Etienne Klein, physicien et philosophe des sciences, propose une explication de la célèbre théorie d'Einstein.
☊ Écoutez la conférence : « Energeia et énergie »
Avant d’être l’un des plus grands défis du monde industriel, puis du monde contemporain soumis au changement climatique, l’énergie est un mot dont les racines plongent dans la langue mycénienne et la langue grecque. Ces racines irriguent l’élévation de l’énergie, pour la première fois de son histoire, à la dignité d’un concept dans la philosophie d’Aristote où l’energeia devient l’opposée de la puissance (dunamis) et l’état caractéristique et continuel du divin. Dans le Nouveau Testament, pourtant, c’est le même mot, energeia, qui désigne la toute-puissance de Dieu, sa suprême efficacité, ou celle du Diable. On voit donc que dès les premiers temps de son histoire, le concept d’énergie entretient avec l’idée de puissance un rapport ambivalent : tantôt il s’oppose directement à elle, tantôt il en est un pur synonyme. Aujourd’hui, envisagée de façon générale, l’énergie est une puissance, un réservoir de possibilités et d’actions dans lequel nous puisons. Mais que nous disent plus particulièrement les systèmes chimiques et biologiques de cette ambivalence ?
Dimitri El Murr et Marine Desage-El Murr explorent ces concepts philosophiques pour le chimiste contemporain.
Cette présentation proposée par Pierre Jacquet et Sophie Bouton, chercheurs en sciences cognitives, explore comment l'énergie est distribuée entre le cerveau et le corps pendant le développement humain. En examinant les phases critiques de la croissance, nous découvrons comment le corps priorise ses ressources pour soutenir à la fois le développement physique et cognitif. Il est ainsi abordé les mécanismes biologiques sous-jacents, les facteurs environnementaux influençant cette répartition et les implications pour la santé et le bien-être dans l'enfance.
☊ Écoutez la conférence : « L'énergie : mots, idées, croyances d'Orient et d'Occident »
Comment les civilisations anciennes pensaient-elles l’énergie et quel en est notre héritage ? Les origines du mot « énergie » sont indissociables de la philosophie et de la littérature : le mot grec energeia, la « force en action », bien différent de la « force en puissance » (dynamis) et du « mouvement » (kinésis), est un concept fondamental de la philosophie aristotélicienne. Le latin classique a toujours gardé ces propres mots (vis, robur) pour exprimer la « force », energia n’étant qu’un calque du grec, utilisé dans le sillage d’Aristote. De fait, ce n’est qu’à l’époque moderne que le mot a été banalisé en latin et qu’il a été emprunté en français pour désigner d’abord la « puissance d’action » et, sous l’influence de l’anglais du début du XIXe siècle, la notion scientifique.
Lors de cette table ronde avec Barbara Cassin, Anca Dan, Carlos Lévy et Jean-Noël Robert, il est question d’Aristote et des implications ontologiques (puissance et acte), physiques (définition du mouvement) et rhétoriques (force du discours) de son energeia. On s’intéressera à la réception latine de cette pensée aristotélicienne ainsi qu’aux changements sémantiques du mot à l’époque moderne et contemporaine (en linguistique, philosophie et sciences). Pour mieux saisir la particularité de l’histoire occidentale du terme, on le comparera au domaine sino-japonais, en introduisant les mots et les idées correspondantes mais différentes, formulées dans l’Extrême Orient. Une place centrale sera faite au bouddhisme et à ses conceptions d’énergie psychologique et cosmologique, qui nous amèneront jusqu’en Inde et aux interprétations et réinterprétations actuelles des énergies des Anciens.
☊ Écoutez la conférence : « La vie et l'énergie, de Bergson à aujourd'hui »
Une conversation entre les philosophes Frédéric Worms et Géraldine Muhlmann, autour de l'oeuvre de Bergson. La vie a besoin d’énergie, elle consomme de l’énergie, elle dépense de l’énergie. Mais la vie a-t-elle ou est-elle une énergie spécifique, ajoutant sa force propre à celle qu’elle reçoit d’ailleurs par exemple du soleil ou de la lumière ? Faut-il même aller plus loin, et penser l’énergie à partir de la vie, tout être doté d’énergie étant un vivant, et l’univers lui-même ? Ce sont des questions, remontant aux Grecs mais qui traversent encore la pensée contemporaine.
☊ Écoutez le podcast : « Littérature et énergie »
Une rencontre et une conversation entre la journaliste Natacha Triou et l'écrivaine Lucie Taïeb. Celle-ci déploie depuis une quinzaine d’années une œuvre sensible, attachée à l’histoire, aux traces, aux entre-deux de la mémoire et de l’imagination du futur (Les Échappées, 2019). Des enjeux de la transformation de la plus grande décharge des États-Unis en parc naturel (Freshkills, 2020), à l'effacement d'un paysage induit par l'extraction du charbon à l'est de l'Allemagne (La Mer intérieure, 2024), en passant par les micro-pollutions qui hantent nos organismes, Lucie Taïeb ouvre un chemin d’écriture au croisement entre le collectif et l’intime.
☊ Écoutez le podcast : « Scarcity, Abundance and the Anthropocene »
Devoted to discussing the current planetary environmental crises and their origins, this conversation range over a number of things - abundance and scarcity, fossil freedom and the problem of justice, the Long versus the Great Acceleration, carbon sinks and planetary boundaries, new directions in the wake of the failure of the stratigraphic definition of the Anthropocene, and other pertinent issues. Une table ronde avec Dipesh Chakrabarty, Fredrik Albritton Jonsson et Pierre Charbonnier.
☊ Écoutez le podcast : « Sur Puissance de la parole de Jean-Luc Godard »
Antoine de Baecque propose ici une analyse du film de Jean-Luc Godard. Après la rupture du couple, un homme tente de joindre la femme aimée au téléphone. En miroir, un couple d’anges dialoguent à propos de la puissance matérielle de la parole. On y distingue les éléments terrestres, la nature, une eau vive qui coule. Jean-Luc Godard accole de multiples références picturales (des tableaux de Max Ernst, Francis Bacon, Pablo Picasso), cinématographiques (Le Facteur sonne toujours deux fois), littéraires (une nouvelle éponyme d'Edgar Allan Poe), musicales (chanson Take this Waltz de Leonard Cohen). L'ensemble joue avec fluidité, sens du mouvement, procurant au film une constante énergie, qui, à son tour galvanise le spectateur. Là où l’énergie prend forme.
☊ Écoutez le podcast : « Une histoire du moteur animal »
Désormais oubliée, ou considérée comme une pratique périmée, la mobilisation des animaux tournant en rond pour produire de la force et actionner des appareils mécaniques a pourtant accompagné l'expansion de l'Europe, nourri l'extractivisme, offert un moteur bon marché aux premières usines comme aux paysans, avant d'inspirer les recherches contemporaines d'alternatives aux combustibles fossiles. Le travail des animaux offrait en effet une source d'énergie familière, flexible et bon marché, incarnant un "progrès avec prudence" alors que s'installaient l'Anthropocène et ses grands équipements. À travers cette conférence, l'historien François Jarrige propose d'interroger donc la place de ce moteur animal dans la fabrique du monde moderne.
☊ Écoutez le podcast : « Chimie et énergie »
Une table ronde avec Jean Jouzel, Christian Serre, Thibault Cantat et Rodolphe Vuillemier.
☊ Écoutez le podcast : « Musique rock et énergie »
Le rock, dans ses différentes formes, a souvent été associé à l’énergie - celle qu’il dégage par ses volumes puissants et ses cadences d’airain comme celle qu’il insuffle dans la chaleur des concerts ou l’intimité des écouteurs. Mais c’est plus encore à un travail de figuration sonore de l’énergie qu’il s’est attelé, dans ses gestes instrumentaux typiques, ses sonorités privilégiées et jusqu’à la dynamique d’ensemble de ses titres les plus représentatifs. Empruntant aux sonorités saillantes de l’environnement sonore qui l’a vu naître, sculptant le grésillement des appareils électriques et amplifiant le rugissement des moteurs automobiles, le philosophe Pierre Arnoux nous démontre que le rock a ainsi élaboré une esthétique singulière qui se laisse penser tout entière sous le signe de l’énergie faite son.