Découvrez les Savoirs de l’Ecole - Au cœur du cerveau
Des podcasts, vidéos et ouvrages pour explorer le monde de chez soi
Découvrez cinq podcasts vidéo sélectionnés parmi 15 ans d'archives de l'ENS-PSL. Des savoirs à découvrir, redécouvrir et partager pour continuer de s’ouvrir au monde.
À la Une cette semaine : Au cœur du cerveau
Et si l’intelligence humaine était le produit d’un cerveau paresseux ? Saviez-vous que le cerveau et les viscères dialoguaient en permanence ? Comment la culture musicale est représentée dans le cerveau ? Quels sont les principes communs entre les nouveaux algorithmes de l’IA et le cerveau ? Est-ce que la perception, en tant que mécanisme mental, existe vraiment ?
Les SAVOIRS-ENS vous proposent 5 podcasts sur les pouvoirs extraordinaires du cerveau, extraits de la 23ème édition de la Semaine du Cerveau en mars 2021 à l’ENS-PSL.
Les podcasts Savoirs.ens
La grande majorité des travaux de recherche sur le cerveau humain met en lumière ses facultés à apprendre, raisonner, innover, communiquer... jusqu’à penser la performance comme un objectif prioritaire pour le cerveau. Or cette vision de l’intelligence ne tient pas compte de la façon dont notre cerveau fonctionne. En posant un regard différent sur l’état des recherches en neurosciences, Valentin Wyart (Chercheur INSERM au Laboratoires de Neurosciences Cognitives et Computationnelles) défend l’idée que l’intelligence humaine est le produit d’un cerveau paresseux. Autrement dit, un organe dont le fonctionnement vise à utiliser ses ressources limitées de façon efficace, et non à développer son intelligence comme un but en soi. Il illustrera cette idée contre-intuitive en montrant comment différentes facultés cognitives (comme l’attention, la mémoire, le raisonnement) semblent motivées par une même économie de ressources cérébrales. Il terminera en soulignant les atouts de l’intelligence humaine sur l’intelligence artificielle, des atouts permis par le fonctionnement paresseux de notre cerveau.
Le cerveau et les viscères (cœur, estomac) conversent en permanence. Catherine Tallon- Baudry (Chercheuse CNRS au Laboratoire de Neurosciences Cognitives et Computationnelles) nous explique comment l’importance de ce dialogue, bien que connu depuis longtemps pour la régulation du corps, semble aller bien au-delà: il permettrait en effet d’établir le sentiment du « soi » nécessaire à la conscience.
La musique occupe une part importante dans les sociétés humaines, et ce depuis la préhistoire. Il existe néanmoins une très grande variabilité quand aux constructions musicales à travers les cultures. Il existe ainsi des éléments compositionnels qui, au sein d’une culture, sont associés à des émotions précises et qui peuvent parfois être liés à des émotions drastiquement différentes au sein d’autres cultures.
Comment le cerveau humain représente-t-il les constructions musicales et les lie à des émotions ? Guilhem Marion (Doctorant au Laboratoire des Systèmes Perceptifs) explique le rôle des attentes musicales dans ces mécanismes cognitifs liés à la culture, et présentera comment ces attentes musicales sont mobilisées pour engendrer le plaisir musical et la production de dopamine.
En moins d'une décennie, l'intelligence artificielle (IA) a bouleversé les sciences de la donnée. Les neurosciences ont néanmoins tissé des liens intimes avec l'IA depuis ses débuts. Qu'en est-il de ces liens aujourd'hui ? Existe-t-il des principes fondamentaux de l'acquisition et du traitement de l'information - principes communs entre notre cerveau et les algorithmes ? Dans cette conférence, Jean-Rémi King (Chercheur CNRS au Laboratoire des Systèmes Perceptifs) discutera des éléments convergents et divergents entre neurosciences et algorithmes d'apprentissage automatisé. Il montrera en particulier comment les algorithmes de reconnaissance de formes visuelles et de traitement du langage peuvent être directement comparés à notre activité cérébrale. Ces quelques exemples didactiques permettront d'entrevoir un défis scientifique majeur de notre temps: la découverte des lois de l'apprentissage.
Nous regardons le monde à travers nos yeux, et notre cerveau nous permet de percevoir ce qui nous entoure. On imagine alors volontiers que le cerveau transmet ces images et ces informations à d'autres fonctions mentales, pour prendre des décisions, éviter des obstacles ou simplement penser. L'idée d'un cerveau divisé en grandes fonctions (perception, action, pensée) structure la recherche en psychologie et neurosciences. Cependant, les résultats empiriques nous montrent une réalité beaucoup plus floue, où les mécanismes mentaux, profondément intégrés les uns aux autres, ne se laissent pas catégoriser facilement. Alors, est-ce que la perception, en tant que mécanisme mental, existe vraiment ? Des éléments de réponses grâce à Géraldine Carranante (Post-doctorante à l'Institut Jean Nicod).