Découvrez les savoirs de l’École : Dialoguer avec l'incertitude
Chaque semaine, des podcasts, vidéos et ouvrages pour explorer le monde de chez soi
Chaque semaine sous une thématique différente, découvrez cinq podcasts audio et vidéo sélectionnés parmi 15 ans d'archives de l'ENS-PSL. Des savoirs à découvrir, redécouvrir et partager pour continuer de s’ouvrir au monde.
À la Une cette semaine : Dialoguer avec l'incertitude
Il y a peu, le philosophe Edgar Morin, déclarait : « Nous devons vivre avec l’incertitude …L’arrivée de ce virus doit nous rappeler que l’incertitude reste un élément inexpugnable de la condition humaine. »
Comment bascule-t-on d’une société du risque à une société de l’incertitude ? A quoi ressemble une société à l’avenir incertain ?
Qu’est-ce que l’irruption du coronavirus est venue changer dans nos rapports au temps ?
Que se passe-t-il quand la prise de décision est dictée par la peur d'un risque, mais aussi par une erreur de perception ? Et quelles en sont les limites et les conséquences morales et politiques ?
Comment protéger les populations contre un éventail de risques biologiques ?
À travers cinq podcasts en libre écoute, les Savoirs de l'ENS-PSL proposent d’écouter des chercheurs qui ont pensé ces questions.
Les podcasts Savoirs.ens
☊ Écoutez la conférence - La société de l'incertitude
Dans le cadre de la Chaire Géopolitique du Risque, du département de Géographie de l'ENS, Magali Reghezza nous parle d’un monde qui a changé de nature, celui de l’incertitude, avec une émotion sous-jacente, la peur. Comment est-on arrivé à ce nouveau monde et ce nouveau référentiel ? Retour sur les effets de la mondialisation, la globalisation et la planétarisation. De la complexité à l’incertitude. Conférence donnée le 14 novembre 2016
☊ Écoutez la conférence - Surgissement du Covid-19 et troubles dans le temps
L'historien François Hartog, spécialiste de l’Antiquité et des formes historiques de temporalisation, s'interroge sur un temps nouveau, provoqué par la pandémie actuelle, et s’inquiète de notre propension actuelle à sanctifier le présent, qu'il nomme "le présentisme".
"Le temps du virus est devenu le maître". Qu’est-ce que l’irruption du coronavirus est venu changer dans nos rapports au temps ? Nous sommes confrontés à une crise qui est devenue un fait social total et mondial, il a ébranlé nos sociétés et nos institutions dans leur "totalité". La pandémie est aussi un bouleversement du temps, elle a pour premier effet de suspendre peu à peu le présent de la vie ordinaire. Le temps de la maladie s’impose comme celui de l’urgence, de la guerre, mais aussi paradoxalement comme celui incroyablement long de l’anthropocène. L'irruption du virus et sa propagation rapide ouvre un temps nouveau qui relève d'une forme de temps Kairos, il vient rompre le cours du temps Chronos, le temps ordinaire. Qu'est-ce que dès lors le temps du virus ? Première séance du cycle "Pandémies: faits et politiques" dans le cadre du séminaire Médecine Humanités 2020-2021.
☊ Écoutez la conférence - Comprendre l'origine de la variabilité des décisions humaines en situation d'incertitude
En situation d’incertitude, prendre une décision nécessite bien souvent de combiner plusieurs sources d'information ambiguës voire même conflictuelles. Dans ces conditions d'incertitude, les décisions humaines présentent une variabilité sous-optimale, et donc source d'erreurs, dont l'origine reste aujourd'hui mal comprise. Grâce à des travaux de recherche récents, Valentin Wyart, s’intéresse à la prise de décision à la lumière de la neurobiologie. Exposé dans le cadre de la Semaine du cerveau 2017 organisée par le département d'études cognitives.
☊ Écoutez la conférence - Risk and uncertainly
Comment l'incertitude et le risque deviennent-ils des logiques de décision ? Que se passe-t-il quand la prise de décision est dictée par la peur d'un risque ? Et quelles en sont les limites et les conséquences morales et politiques ? Karen Lund Petersen (Université de Copenhague) nous éclaire sur ces questions. Conférence donnée le 11 octobre 2017.
☊ Écoutez la conférence - Biological Risks and Global Health Security in the 21st Century
Plusieurs États considèrent désormais la capacité de développer rapidement de nouveaux médicaments et vaccins comme essentielle à leur sécurité nationale. Dans un monde interconnecté, la sécurité ne concerne plus uniquement la force armée ; il s'agit également de protéger les populations contre un éventail de risques biologiques. La propagation d'une nouvelle pandémie, une attaque bioterroriste ou même une libération accidentelle de laboratoire pourraient tous causer des décès massifs, des chocs économiques paralysants et une perturbation sociétale généralisée. Les gouvernements tentent donc de travailler plus étroitement avec les entreprises pour développer de nouvelles défenses pharmaceutiques - ou «contre-mesures médicales» - afin de mieux protéger leurs populations contre ces menaces. Pourtant, la quête de sécurisation pharmaceutique des populations s'avère diaboliquement difficile à mettre en œuvre dans la pratique. Cela génère également un maelström de dilemmes politiques et de controverses en cours de route : pourquoi est-il si difficile de développer de nouvelles contre-mesures médicales contre des maladies mortelles - mais aussi hautement imprévisibles ? Une analyse indispensable de Stefan Elbe (Université du Sussex). Conférence donnée le 15 novembre 2017.
Bibliographie
Risk, uncertainty and profit - Knight Franck (1921), Boston (MA), Houghton Mifflin Company.
Edgar Morin: «Nous devons vivre avec l'incertitude» - CNRS Le Journal, 6 avril 2020
Illustration Heaume sweet Heaume - Œuvre de l'artiste Sabine Pigalle, extraite de My Corona Diary
Le cycle d’œuvres regroupé dans la série intitulée « My Corona Diary » est né au premier jour de la période de confinement dû l’épidémie de Covid19. Sabine Pigalle a créé une œuvre chaque jour et l’a diffusée sur son compte Instagram en commentant de manière ludique et récréative l’actualité au fil des jours, en réaction à la Mélancovid, au climat de sidération et de morosité qui s’est emparé de tous en cette période très particulière. Dans le droit fil de son vocabulaire plastique, elle a recyclé les tableaux des maîtres anciens en les re-situant dans notre quotidien, les mettant en lien avec les nouvelles habitudes et pratiques liées au Covid-19. |