Découvrez les Savoirs de l’Ecole - Les grammaires du temps
Des podcasts, vidéos et ouvrages pour explorer le monde de chez soi
Des savoirs à découvrir, redécouvrir et partager pour continuer de s’ouvrir au monde. Découvrez cinq podcasts audio et vidéo sélectionnés parmi 15 ans d'archives de l'ENS-PSL sur la thématique du temps.
À la Une cette semaine : Les grammaires du temps
L’irruption du virus et sa propagation rapide ouvrent un temps nouveau qui relève d’une forme de 'kairos' : il vient rompre le cours du temps 'chronos' ordinaire. François Hartog
Qu’est-ce que l’irruption du coronavirus est venue changer dans nos rapports au temps ?
Pourquoi le temps est si intimement lié à nos émotions ?
Qu’est-ce qu’un « temps éternel » ?
L’alternance jour/nuit, l’oscillation d’une pendule, les pulsations cardiaques…... Comment la physique aborde la question du temps ?
Comment définir le passage du temps ? Est-ce que cette notion est une illusion ?
Ces 5 podcasts en libre écoute, proposés par les Savoirs ENS, offrent une réflexion sur le temps physique et le temps vécu en notre conscience.
Les podcasts Savoirs.ens
L'historien François Hartog, spécialiste de l’Antiquité et des formes historiques de temporalisation, s'interroge sur un temps nouveau, provoqué par la pandémie actuelle et s’inquiète de notre propension actuelle à sanctifier le présent, qu'il nomme "le présentisme". "Le temps du virus est devenu le maître". Nous sommes confrontés à une crise qui est devenue un fait social total et mondial, il a ébranlé nos sociétés et nos institutions dans leur "totalité". La pandémie est aussi un bouleversement du temps, elle a pour premier effet de suspendre peu à peu le présent de la vie ordinaire. Le temps de la maladie s’impose comme celui de l’urgence, de la guerre, mais aussi paradoxalement comme celui incroyablement long de l’anthropocène. Qu'est-ce que dès lors le temps du virus ?
Première séance du cycle "Pandémies: faits et politiques" dans le cadre du séminaire Médecine Humanités 2020-2021.
Nous concevons et vivons ordinairement le temps sous forme d’un passage, allant de l’avant vers l’après, passage au sein duquel le présent, le maintenant, a une place structurelle éminente. Or, et quoi qu’il conditionne l’intégralité de notre expérience, ce temps se trouve avoir été qualifié d’"irréel" par les métaphysiciens, au cours d’attaques régulières tout au long du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui. Pierre Seban, professeur de philosophie, interroge le débat de la métaphysique contemporaine du temps : Quel est le fait du passage du temps ? Quelle est la réalité du temps ? Conférence donnée le 24 avril 2020 dans le cadre des Lundis de la philosophie 2019-2020.
« Notre sentiment que le temps passe plus ou moins vite est totalement lié à nos émotions ». Sylvie Droit-Volet (UMR 6024, Clermont Auvergne) se penche sur la question du temps et de la temporalité. Elle analyse les différentes formes de jugements du temps lors du passage du temps et présente les récents travaux sur la perception du temps et son élasticité, et notre expérience subjective d'un ralentissement ou d'une accélération du passage du temps.
Conférence donnée lors du colloque "Laboratoire des Émotions, au cinéma et en sciences cognitives" , organisé par Julie Grèzes, Rocco Mennella, Victor Chung (LNC2 – INSERM U960 – DEC/ENS), Klara Kovarski (Integrative Neuroscience and Cognition Center – CNRS UMR 8002) et Carole Desbarats (Les enfants de cinéma - Directrice artistique des Rencontres du Havre sur les séries).
Depuis 50 ans les physiciens fondent leurs références de fréquence et de temps sur les propriétés atomiques. Depuis cette décision, l'exactitude des étalons atomiques de fréquence a progressé de 6 ordres de grandeur. Ces étalons et les références de temps qui en découlent sont des ressources essentielles pour la science et la société. Après avoir rappelé les bases du système international d'unités qui vient d'être redéfini en 2018, Sébastien Bize rappelle ce qu'est le temps pour la physique et les bases du système international d'unités.
Exposé donné le 6 mars 2019 lors du cycle des conférences du Bureau des Longitudes organisée à l’ENS en partenariat avec le Département des Géosciences.
Baptiste Le Bihan, philosophe des sciences s'intéresse à la la thèse éternaliste. « Les dinosaures qui ont foulé la terre il y a 200 millions d’années de cela, ne sont pas moins réels que les événements se déroulant de nos jours à Paris, et les parisiens du 22ème siècle ne sont pas moins réels que les parisiens d’aujourd’hui ». D’après l’éternalisme, le passé et le futur existent aux mêmes titres que le présent. Cette thèse s'oppose à deux conceptions alternatives : le présentisme, énonçant que seules les entités présentes existent, et le non-futurisme, thèse selon laquelle seules les entités passées et présentes existent. L'éternalisme implique une forme exotique d'éternité : toute entité, aussi éphémère soit-elle et quelle que soit sa localisation dans le temps, existe relativement à toute autre localisation temporelle. Exposé donné le 12 décembre 2016 dans le cadre des Lundis de la philosophie.
L’expérience du passage du temps semble évidente de prime abord. Il suffit de regarder tourner l’aiguille des secondes, l’écoulement d’un sablier, ou toutes sortes de mouvements qui se déroulent autour de nous. Pourtant, quand on cherche à l’expliquer, la notion de « passage du temps » soulève un certain nombre d’objections ou d’apories, qui peuvent faire soupçonner qu’il s’agit d’une illusion. Le professeur de philosophie Christophe Bouton présente cinq objections possibles : si le temps passe, il doit y avoir une vitesse du temps, ce qui ne semble pas avoir de sens ; si le temps passe, le temps doit passer dans un second temps (un « supertemps »), qui passe lui-même dans un troisième temps et ainsi de suite à l’infini ; si le temps passe, il doit avoir une unique direction, ce qui semble impossible à établir ; l’expérience du "passage du temps" est obscure ou incohérente, car on ne perçoit jamais le temps ; l’expérience que nous avons du passage du temps serait exactement la même dans un monde où le temps ne passe pas. La notion de passage du temps est cohérente à condition de bien distinguer entre le temps d'un côté (qui ne passe pas), et les choses/événements de l'autre (qui en un certain sens passent dans le temps). Conférence donnée le 2 novembre 2015 dans le cadre des Lundis de la philosophie.