Le coronavirus et la mondialisation

« Alors que se déploie dans toute sa violence la pandémie du Covid-19, la « mondialisation », à en lire plus d'un, est la grande responsable de ce qui nous arrive, qu'il s'agisse de la foudroyante rapidité de l'extension du virus, de l'impuissance des États à en arrêter la progression, de l'incapacité du capitalisme à produire les équipements médicaux du fait de l'absurdité de ses chaînes de valeur, ou de la folie des financiers et des bourses qui précipitent le monde dans la crise par la contagion immédiate de flux de capitaux sans contrôle. Avec pour conséquence logique l'appel répété, avec quelque pathos, à inventer d'urgence le temps d'après, après les excès et les folies de la mondialisation.

Bien sûr, au fond, rien de neuf : voilà des années, plusieurs décennies en fait, qu'une partie du débat public, dans l'espace atlantique, tourne autour de cette question de la « mondialisation », à laquelle on prête beaucoup dans l'analyse des maux qui nous accablent.

L'ampleur du choc que représente actuellement le Covid-19 semble offrir toutefois une caisse de résonance idéale pour rejouer la même musique, avec un écho peut-être incomparable, et donc aussi particulièrement inquiétant.

Pourtant, il faut le redire, plus de vingt ans après Paul Krugman, la « mondialisation » n'est pas coupable, et ceux qui prétendent actuellement l'inverse, avec une passion communicative, faisant mine de tirer les conclusions d'une lucide analyse du présent (et du passé récent), s'appuient en fait sur des récits historiques biaisés pour imposer un agenda politique, explicite ou implicite. Qu'on permette donc à un historien de tenter d'en dire un mot, puisque comprendre le temps dans lequel nous sommes impose de tenter de comprendre les temps dont nous venons. »

Découvrez l'article complet de Blaise Wilfert sur Telos.

Ainsi qu'une version plus détaillée sur le site de la Fondation Robert Schuman.