Les grands enjeux de la transition écologique et sociale

Le 27 janvier 2023 Frédéric Worms, directeur de l’ENS-PSL, a signé l’Accord de Grenoble. Cet Accord, issu de l’initiative de nombreux étudiants coalisés, vise à familiariser tous les étudiants avec les enjeux de la transition « socio-écologique ». Cette expression n’est pas anodine, car elle recouvre, selon les termes de l’Accord, « l’évolution et la transformation de notre société vers un modèle économique et social qui repense nos façons de consommer, de produire, de travailler, de se déplacer, de vivre ensemble pour répondre aux grands enjeux environnementaux, liés au changement climatique, à l’épuisement des ressources, à la perte accélérée de la biodiversité, à la multiplication des risques sanitaires environnementaux , et aux  inégalités sociales. »

Cette signature positionne l’ENS en avance par rapport au Plan Climat du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui imposera la mise en place d’un enseignement commun pour les étudiants de premier cycle en 2025, inspiré du rapport Jouzel de février 2022.

Dès la signature, l’ENS s’est mobilisée, en associant les départements, la direction des études, de la vie étudiante et des carrières, l’équipe de dimENSion durable et le CERES - y compris, bien sûr, le comité de pilotage étudiant du CERES. De ce travail commencé dès février 2023 est sorti une maquette pédagogique inédite, avec des cours originaux, conçus par des enseignants spécialistes des questions d’environnement et des changements globaux que vont traverser nos sociétés, et qui sortiront des sentiers battus en offrant des modules animés par des binômes ou trinômes mêlant les Sciences et les Lettres sous forme de regards croisés, dans un esprit typiquement ENS... 

Vingt heures seront ainsi réparties entre quatre modules de rentrée de deux heures chacun, et des modules au choix dans lesquels les étudiants complèteront, plus tard dans le premier semestre, cet enseignement.

Les modules de rentrée poseront les bases. Par exemple, « une historienne et un climatologue chevaucheront les échelles de temps de la Terre et des sociétés humaines pour raconter le changement climatique, un géographe et deux chimistes traverseront les murs et les matières de l’habitat de demain, les villes durables », avance Marc Fleurbaey, co-directeur du CERES.
Quant aux modules au choix, prévus au premier semestre, ils aborderont sans fard les grandes questions : où en sommes-nous ? Comment en sommes-nous arrivés là ? Que peut-on faire ? Comment en parle-t-on ? Quels sont les futurs possibles ?

Près de 500 étudiants vont être accueillis dans ces modules, un petit défi logistique, mais avant tout un grand enjeu de société auquel nos étudiants veulent se préparer. Cet enseignement suscitera sans doute des vocations parmi eux, et leur intérêt pour ces questions continuera d’irriguer bien d’autres cours de l’École …