Nathália, une avocate brésilienne à l’ENS-PSL
From Abroad to ENS
Nathália Ito Abé est arrivée en France pour trois mois : après avoir exercé sa profession d’avocate au Brésil, elle décide d’effectuer une partie de son master en droit civil de l’Université de Lisbonne à l’ENS, grâce au programme Erasmus. Future diplômée d'un master en droit civil, l’étudiante internationale nous raconte ses premiers pas en France.
D’une vocation juridique au métier d’avocate
Du plus loin qu’elle se souvienne, Nathalia a toujours eu cette fibre juridique. Elle se lance rapidement dans des études de droit, au Brésil. Au début, c’était plutôt le droit pénal qui l’attirait. « J’ai toujours voulu étudier le droit. Pendant mes études à l’université, j’appréciais vraiment le droit pénal, la procédure pénale, et l’étude du droit des libertés fondamentales ». Au final, c’est plutôt vers le droit privé qu’elle se lance, en tant qu’avocate « Travailler en tant qu’avocate est très dynamique et stimulant : c’est ce que j’aime dans ce métier ».
Un retour sur les bancs de l’école
Reprendre ses études n’était pas quelque chose d’envisageable pour Nathália, en tout cas juste après avoir commencé à exercer son métier d’avocate. Pour elle, se lancer dans un master ou un doctorat relevait d’une envie de poursuivre dans la recherche ou l’enseignement. Au Brésil, l’équivalent de la licence française dure 5 ans, et permet aux étudiants d’accéder à l’examen du barreau. « Faire un master ou un doctorat n’est pas obligatoire, et la plupart du temps, ce sont des personnes qui veulent faire de la recherche ou de l’enseignement qui poursuivent leurs études. Je ne voulais pas poursuivre dans ce chemin de carrière, je ne voulais pas faire de master après ma licence, alors je me suis concentrée sur la pratique du droit ».
Mais par la suite, Nathália a voulu approfondir ses connaissances et se lancer dans un master en droit civil, qui est plus en adéquation avec son métier « Quand nous sommes encore à l’école, nous apprenons constamment. Je trouve que cet apprentissage cesse dans le cadre professionnel : c’est la raison pour laquelle j’ai repris mes études, en master de droit civil, plus en lien avec mes missions d’avocate ». Pour elle, étudier et appliquer directement ses connaissances est essentiel « J’aime vraiment apprendre la théorie et l’appliquer en pratique, voir l’étendue de ce que la théorie peut apporter aux cas pratiques ».
Son arrivée à l’ENS
C’est en envisageant sa reprise d’études qu’elle tente d’intégrer l’ENS « J’ai commencé à chercher des universités en France, et j’ai tout de suite été séduite par le programme Erasmus. » Pour cela, Nathália a choisi d’intégrer l’Université de Lisbonne, afin de pouvoir bénéficier du programme européen. C’est en demandant à un collègue français que l’ENS est apparue comme une option « Il m’a dit que l’ENS était l’une des meilleures écoles en France, et que si j’avais la chance de pouvoir l’intégrer il ne fallait pas hésiter. ».
Son dossier accepté, elle décide alors d’effectuer un seul semestre à l’étranger. Elle étudie en Master de droit civil sur le sujet de la déjudiciarisation des mesures d'exécution, et au droit à un procès équitable. C’est un sujet tout trouvé car « le modèle d’application de la loi portugaise a été inspiré par le modèle français ! », ce qui facilite grandement l’étude de ce sujet.
Cependant, bien qu’il existe des similitudes entre les deux systèmes, la barrière de la langue demeure. Au départ, la France n’était pas dans ses options, en partie à cause de la langue. Nathália était déjà venue en France pour du tourisme, et adore déjà la culture française. Mais elle explique que « concernant le langage, j’ai pris des cours intensifs de français pendant deux mois, avant d’arriver à Paris ». Le programme Erasmus lui a aussi permis de progresser en français « pendant le mois de juillet (trois mois avant mon arrivée), j’ai pris des cours proposés par le programme, réservés aux étudiants de l’Université de Lisbonne. Le mois suivant, je suis allée à Lyon, afin de m’imprégner de la langue et approfondir mes connaissances ».
Un défi linguistique et académique relevé
Nathália ne parlait pas français à son arrivée, et pourtant, elle se sent à l’aise aujourd’hui. La France est devenue une option tout à fait viable pour son avenir académique, bien qu’elle prévoie de retourner au Brésil après son semestre à l’ENS. La jeune femme observe que, comme elle, les étudiants internationaux sont nombreux à venir à l’ENS. « Ensemble nous travaillons sur une multitude de sujets, c’est inspirant. C’est une expérience très enrichissante ».
Elle explique que son semestre en France lui a ouvert les yeux sur les voyages à l’étranger, surtout dans des pays n’étant pas anglophones : d’abord réticente à venir à Paris, elle admet volontiers que la France pourrait devenir une option pour son futur doctorat.
Après son passage à l’ENS, Nathália a pour projet d’écrire sa thèse, et pourquoi pas réitérer un voyage en France. Pourtant il y a un an, elle était encore avocate, et n’avait pas dans ses projets de reprendre ses études. C’est grâce à la communauté d’étudiants internationaux présents à l’ENS, au programme Erasmus et aux cours qu’elle a pris à l’Espace des cultures et langues d'ailleurs (ECLA), que Nathália a pu approfondir ses connaissances en droit et en français « j’ai pris des cours de français à l’ECLA, et des cours privés. C’était un vrai défi, mais l’immersion à Paris m’a permis d’apprendre le français rapidement et d’apprécier davantage la culture ».