Prix Romieu 2022
Félicitations au lauréat Adrien Schwartz
Le 9 décembre 2022, le prix Romieu est décerné à Adrien Schwartz, historien de la promotion 2018.
Ce prix est remis chaque année par l'Association des amis de l'École (A-Ulm) et récompense un « élève de la section Lettres terminant sa dernière année à l'École, que ses dons intellectuels, sa valeur morale, son goût de l'effort et ses succès auront particulièrement désigné au suffrage de la Direction de l'École et des cadres de cette section ».
Institué à la mémoire de Jacques Romieu, ancien élève et résistant de la première heure, le prix Romieu récompense l’engagement de jeunes intellectuels dans la cité.
Spécialiste d'histoire moderne, Adrien Schwartz le lauréat du prix Romieu 2022, s'est tout particulièrement investi dans TalENS, le programme pour favoriser l'égalité des chances dans les grandes écoles. Il a également été reçu 1er à l'agrégation d'histoire.
Le témoignage de Tiphaine de Gésincourt - Responsable du Pôle TalENS - Programmes d'Ouverture
« Fraîchement arrivé de prépa en 2018, Adrien a été recruté lors de notre forum de rentrée en Courô. Il est venu très naturellement aux réunions d’information ayant la volonté de s’investir auprès des lycéens et lycéennes issus de milieux plus défavorisés. Il a commencé par prendre la tête d’un groupe de 14 lycéens et lycéennes dans le cadre du programme TalENS (programme de tutorat d’accompagnement de lycéens par des normaliens). Puis, Adrien a choisi le parcours pédagogique Les dynamiques du Capitalisme qu’il a exploré sous différents angles notamment historiques et économiques. Ses élèves ont aimé sa précision et son côté « conteur » (sic). Il a réussi à leur transmettre sa passion pour l’histoire économique.
L’année suivante, en 2019-2020, Adrien décide de s’investir un peu plus encore en reprenant un groupe de lycéens et lycéennes mais également en devenant référent du programme pour les nouveaux tuteurs et tutrices. Il a ainsi encadré et leur formation. Une année difficile pour le tutorat parce qu’impacté par le confinement.
Adrien, outre ses talents pédagogiques évidents, a été pendant deux ans un pilier enthousiaste de TalENS cherchant à peaufiner son impact sur les jeunes qui lui ont été confiés.»
Le parcours de Adrien Schwartz
Après un parcours en filière scientifique (bac S) au lycée Raymond Naves, à Toulouse, Adrien Schwartz entre en classes préparatoires B/L au lycée Henri IV, ce qui lui permet d’intégrer l’ENS en 2018. « Illusion biographique ou cohérence véritable d’un parcours, toujours est-il que je savais en entrant à l’École que je voulais me consacrer à la recherche et à l’enseignement en Histoire » confie-t-il. Aussi a-t-il profité de sa première année pour compléter sa formation en la matière par une L3 à l’université Paris 1 : « C’est là que s’est forgée ma sensibilité historienne : malgré mon choix de la période moderne pour mener mes propres recherches, ma licence a confirmé mon intérêt pour les questions économiques et sociales dans toutes les périodes, et une volonté de ne pas me couper des travaux des médiévistes, si nécessaires pour comprendre la société dite moderne. »
En Master, il a travaillé sur les formes de la pauvreté et les réactions sociales face à elles dans la société française du XVIIIe siècle, sous la direction de Mme Anne Conchon (Paris 1). Dans son mémoire de M1 (2020), il s’est intéressé « aux dépôts de mendicité pour étudier les procédures qui permettaient d’en sortir, et comprendre ainsi quels étaient les objectifs de l’enfermement des mendiants et des vagabonds, à l’aune des conditions attendues pour les faire sortir, en (m)’appuyant sur une étude des dépôts de Besançon et de Toulouse. » L’approfondissement de ces perspectives l’a mené en M2 (2022) à proposer un mémoire intitulé La place des pauvres. Assistance et assignation spatiale en France sous l’Ancien Régime, qui cherchait à comprendre comment s’organisait le partage des responsabilités entre les lieux dans la prise en charge des individus ayant besoin d’assistance au XVIIIe siècle.
À côté de la recherche, il témoigne de son désir de s’investir « dès que possible » dans de multiples activités ayant trait à l’enseignement : « En 1ère année, j’ai participé avec grand plaisir au programme TalENS dans la thématique «dynamiques du capitalisme»; cette expérience visant à ouvrir des élèves de terminale aux enjeux économiques, sociaux et politiques contemporains, replacés dans une perspective historique, m’a beaucoup plu, et je m’y suis encore investi en deuxième année. »
Plus récemment, il a préparé et obtenu l’agrégation d’Histoire (2021), ce qui lui a permis d’explorer d’autres activités d’enseignement : « des colles en prépa B/L au lycée Henri IV(1er semestre 2022), puis des TD d’histoire moderne en L1 à l’université Paris 1 (2e semestre 2022). »
Adrien Schwartz prépare actuellement un projet de thèse, « qui (lui) permettra de poursuivre à la fois (ses) activités d’enseignement et de recherche en Histoire et de (s’) orienter vers l’enseignement supérieur.»
|
À propos du prix Romieu Jacques Romieu est entré à l'École en 1930 comme élève littéraire, il a choisi la voie de la diplomatie et il était secrétaire d'ambassade à Berlin. Au commencement de la guerre, il était à l'Etat-major, mais a souhaité aller sur le terrain dès novembre 1939. Le 6 juin 1940, alors, âgé de 30 ans, il est mort dans un dernier corps à corps dans la vallée de l'Ailette dans l'Aisne. En souvenir de cet acte héroïque, la mère de Jacques Romieu a légué à l'Association des amis de l'École (à laquelle a succédé l'A-Ulm) un fonds destiné à alimenter un prix décerné à un « élève de la section Lettres terminant sa dernière année à l'École, que ses dons intellectuels, sa valeur morale, son goût de l'effort et ses succès auront particulièrement désigné au suffrage de la Direction de l'École et des cadres de cette section». |