Vivantes figures
Nouvel ouvrage de Carl Einstein aux Editions rue d'Ulm
Cet ouvrage, publié par les Editions rue d'Ulm en partenariat avec le musée du Quai Branly - Jacques Chirac, est un ensemble d’essais de Carl Einstein qui ont en commun de traiter de questions esthétiques, abordées aussi bien en rapport avec les arts plastiques ou les arts vivants (théâtre, danse) qu’en lien avec la littérature. Ainsi réunis pour la première fois, ces textes, pour partie posthumes, dont la rédaction s’étend des années 1910 aux années 1930, renouvellent fortement l’image de Carl Einstein.
RÉSUMÉ
Carl Einstein n’est pas seulement l’un des premiers critiques d’art ayant livré dès les années 1910 une analyse percutante des arts sculptés d’Afrique et de la peinture cubiste. C’est aussi un théoricien extrêmement inventif qui, dans les essais qu’il avait l’intention de réunir dans une Esthétique expérimentale, a livré les passionnants aperçus d’une pensée de la « vie » des œuvres et des modalités d’une animation de l’espace artistique. Inlassablement, en dialogue avec des disciplines comme la psychologie, l’anthropologie et la sociologie, Einstein cherche à éclairer les conditions de possibilité d’une création qui, échappant à la répétition du donné, inaugure de nouvelles manières de métamorphoser les représentations et de « briser la standardisation causale du monde ».
L'AUTEUR
Carl Einstein (1885-1940), enfant terrible de la critique d’art allemande, a laissé une œuvre fulgurante de découvreur des avant-gardes des premières décennies du xxe siècle, dont il a été l’un des premiers à entrevoir la portée, la puissance, mais aussi les contradictions. Après des débuts littéraires retentissants en Allemagne (Bébuquin ou les dilettantes du miracle, 1912), puis la publication de textes majeurs sur la sculpture africaine (notamment la fameuse Plastique nègre de 1915), il émigre en France où il fréquente Picasso, Braque, Malraux, D. H. Kahnweiler. En 1926, il publie son monumental Art du XXe siècle, qui fait déjà le bilan des bouleversements artistiques dont il a été l’un des plus fins analystes. Après avoir créé avec Georges Bataille la revue Documents (1929) et publié en 1934 son livre sur Georges Braque, il « quitte Paris sans dire un mot » et, laissant derrière lui les « ronds de cuir poétiques », s’engage aux côtés des républicains espagnols dans la colonne Durruti. Doublement traqué en raison de ses combats politiques et de ses origines juives, il se donne la mort le 3 juillet 1940 en se jetant dans le gave de Pau.
La traductrice
Isabelle Kalinowski est germaniste, directrice de recherche au CNRS, directrice du laboratoire « Pays germaniques » de l’École normale supérieure. Traductrice de Max Weber, elle a également traduit Gottfried Semper, Franz Kafka ou Heinrich Heine. Elle a déjà contribué à la réception de Carl Einstein en France en publiant, avec Maria Stavrinaki, le numéro spécial « Carl Einstein et les primitivismes » de la revue Gradhiva, en 2011.