Inégalités, anticipation, immunité et justice dans la crise de l’Etat-social
Table ronde
Une table ronde organisée par Mathias Girel, philosophe et directeur du CAPHÉS (Centre d'Archives en Philosophie, Histoire et Édition des Sciences), autour d'une réflexion sur l'État social français, en s'appuyant sur quatre récents ouvrages sur cette question.
L’État social français a construit depuis deux siècles une politique de réduction des inégalités et d’anticipation des incertitudes par une mutualisation des risques et une redistribution des richesses. Ce qui a été qualifié depuis les années 1970 de crise de l’État-Providence a consisté en une remise en question de la légitimité de cette politique sociale à travers une individualisation des risques et un accroissement des inégalités.
La crise sanitaire du Covid-19 a révélé cette transformation de long terme en mettant en lumière à la fois l’affaiblissement des services publics et la façon dont le tournant néo-libéral de l’État social le conduit à une gestion autoritaire des crises.
À l’heure où les injonctions de la santé globale contraignent l’État à se préparer à des catastrophes comme le terrorisme, les les pandémies ou le changement climatique, comment penser l’exigence de justice qui est au fondement de l’État social ? Peut-on inscrire l’État social dans une histoire plus longue des techniques visant à anticiper les événements imprévisibles, et quel est l’effet politique d’une telle comparaison anthropologique ?
Cette table ronde croisera les regards de quatre auteurs d’ouvrages publiés en 2023 :
- Nicolas Duvoux, L'avenir confisqué. Inégalités de temps vécu, classes sociales et patrimoine
- Frédéric Keck, Préparer l’imprévisible. Lévy-Bruhl et les sciences de la vigilance
- Sacha Lévy-Bruhl, réédition et présentation de Paul Fauconnet, La responsabilité
- Anne-Marie Moulin, La vie avec les virus
Mis à jour le 15/12/2023