« Faire de la science, c’est être au cœur d’une communauté internationale »
Originaire de Karlsruhe, en Allemagne, Till Neumann a intégré l’ENS-PSL en 2020 par la voie de la sélection internationale. Tout autant attiré par les sciences que par les langues étrangères et les études européennes, l’étudiant s’est construit à l’École un parcours international, en adéquation avec ses envies et ses valeurs.
Depuis l’enfance, Till Neumann passe régulièrement d’une rive à l’autre du Rhin. Cet étudiant allemand, désormais en 2e année à l’ENS-PSL, a grandi dans la ville de Karlsruhe, à cinquante kilomètres de la frontière française. Très tôt, Till apprend le français et se passionne aussi pour la culture hexagonale : « Dans ma région, frontalière avec la France, on l’enseigne en tant que première langue étrangère », explique le normalien dans un français parfait.
Une science ouverte aux autres disciplines
Après l’obtention de l’Abitur, l’équivalent outre-Rhin du baccalauréat, Till poursuit des études de chimie à l'Institut de Technologie de Karlsruhe. Et s’il avoue s’être décidé « très tard » pour cette discipline, il ne regrette pas son choix : « J’aime le caractère pratique et immédiat de la chimie. Chaque expérience promet un retour direct, une réaction dans le vrai sens du mot, justifie-t-il. C’est également une science ouverte sur la vie, fondamentalement interdisciplinaire, qui se sert de la physique ou de la biologie. Il est indispensable de s’ouvrir à d’autres horizons pour l’étudier, et je me reconnais beaucoup dans tout cela. »
Malgré la barrière de la langue, mes camarades m’ont tout de suite accepté et écouté. »
Attiré aussi par les langues étrangères et les études européennes, Till a choisi la science pour ne pas renoncer à ses autres passions : « C’est un domaine avec une véritable dimension internationale, qui permet de nombreuses coopérations et de nouer des liens forts entre différents pays », estime le normalien. Till, qui se définit avant tout comme Européen, n’imaginait pas autre chose pour ses études que l’international. C’est pendant son Bachelor de chimie (Bac+3) qu’il commence à se renseigner sur les établissements français : « J’étais très attiré par ce pays, qui me semblait déjà familier sans que je n'y aie jamais habité, se souvient l’étudiant. La France est plus qu’un pays voisin pour moi. J’ai grandi au bord du Rhin et souvent traversé le fleuve. D’où j’habite, on rejoint Paris en trois heures alors que Berlin est à plus de six heures, c’est très symbolique. » Au gré de ses recherches, Till découvre l’ENS et est immédiatement séduit par « la richesse des cours proposés et l’interdisciplinarité » de l’établissement. « Au travers de l’université PSL, l’ENS coopère avec de nombreuses autres universités, en France et à l’étranger. C’est une institution résolument ouverte sur le monde », ajoute-t-il.
« J’aime le caractère pratique et immédiat de la chimie. Chaque expérience promet un retour direct, une réaction dans le vrai sens du mot. »
Encouragé par ses professeurs et ses proches, Till intègre le département de chimie de l’École en septembre 2020. Aujourd’hui en 2e année, il s’est spécialisé en chimie inorganique moléculaire, une discipline qui s'intéresse notamment à la chimie des complexes de coordination : « C’est une discipline incroyable, dans laquelle il est possible d’utiliser presque tous les éléments de la classification périodique », explique le normalien avec enthousiasme. « Il y a également un fort aspect tridimensionnel, on étudie des structures d’une incroyable beauté, ajoute-t-il. La chimie est une science fascinante et prometteuse. » Till s’intéresse tout particulièrement aux projets d'activation et de recyclage faciles de petites molécules, comme le CO2 émis et sa réintégration dans des procédés industriels. « Grâce aux molécules développées par les chimistes, nous pourrions contribuer aux nombreux défis environnementaux et de la transition énergétique », espère Till avec optimisme.
Ne jamais cesser d’apprendre
Quant à sa carrière, c’est en tant qu’enseignant-chercheur que l’étudiant se projette. Till s’imagine sans peine donner des cours et encadrer des projets de recherche : « Mes études à l’ENS me confortent dans ce choix. J’aimerais ne jamais cesser d’apprendre et la recherche permet cela. » Déjà le normalien réfléchit à sa thèse qu’il devrait commencer à la rentrée 2023 et profite de la vie à l’École.
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« L’ENS sera sans nul doute l’une des périodes les plus marquantes de ma vie, considère Till. Mes camarades m’ont tout de suite accepté et écouté, malgré la barrière de la langue. Ici, on croise beaucoup d’étudiants d’autres disciplines, les rencontres sont chaleureuses et enrichissantes. » Et si les verdoyantes berges rhénanes manquent parfois à ce grand sportif, Till s’est adapté sans difficulté à la vie parisienne : « Pour retrouver un peu de nature, je vais souvent me promener autour de Versailles. J’ai aussi couru le semi-marathon de Paris en 2021, c’est une bonne manière d’explorer la ville sous un autre angle », conclut-il en souriant.
Mis à jour le 23/2/2023